Les protections disposées sur les lits ont fait leur office : rouleaux d'isolants sur l'un, épaisseur de nourriture précompostée pour le deuxième, 10 cm de copeaux de bois sur le troisième. Petit frisson d'angoisse au moment de soulever les toiles de paillage disposées sous les protections... Va-t-il y avoir des vers ? Le compost va-t-il être gelé ?

Rien de trop fâcheux, a priori, selon les premières observations. En remuant légèrement les premières couches, quelques vers se promènent, encore peu vifs, mais bien là. Le compost a séché un peu en surface, mais pas au point de rendre la vie insupportable aux vers.

Par contre, les parties de lombricompost en fin de maturation n'ayant pas été protégés ont gelé en surface mais sur la partie superficielle. Il fait 2°C et je vois quelques vers se balader en surface... la preuve que la Nature n'est pas aussi "mécaniste" et "binaire" que les écrits scientifiques veulent bien nous faire croire. Et les vers observés ne sont pas des nouveaux-nés fraichement éclos : juvéniles de bonne taille et adultes mélangés. Voilà pour les points positifs. Ajoutons à cela que le stress du froid a dû stimuler dans la population la nécessité de se reproduire. Je n'ai pas encore examiné en détail, mais je pense pouvoir trouver une bonne population de cocons qui ne demandent qu'un réchauffement significatif de leur environnement immédiat pour éclore.

Pour les points négatifs, ce froid a retardé franchement le moment pour moi de débâcher les composts en fin de maturation. Ce qui met en danger mon planning de récolte pour fin mars. Il me reste désormais un mois maximum pour obtenir 250 kg de lombricompost tamisé... risible en termes de quantités, certes, mais l'impératif du salon Edenia fait passer cette première récolte au second plan "émotionel". J'aurais un peu de temps fin mars et début avril pour finir la récolte des 3 premiers lits.

Notes et observations :

  1. une bonne litière déjà bien digérée, une bonne couche de nourriture, une toile de paillage et une protection de 10 cm de copeaux protègent les vers contre des températures de -8°C de moyenne sur deux semaines.
  2. Les vers survivent même par zéro, du moment que leur environnement ne gèle pas complètement.
  3. le compost ne gèle qu'en périphérie. Au sein du compost, les vers peuvent se réfugier en attendant l'évolution de température.
  4. une bonne couche de fumier chaud aurait été plus sécurisante et aurait permis de maintenir un environnement plus chaud pour ne pas ralentir le rythme de digestion pendant la période froide
  5. sans la protection du fumier chaud, une protection "a minima" par des copeaux ou de l'isolant thermique semble au moins protéger suffisamment les populations sans trop de risques.