Composter, même en hiver, bien sûr, c'est faisable. En respectant cependant quelques règles de bon sens. On ne démarre pas un compost au moment des grands froids, ni par une température inférieure à 5°C (de mon point de vue). Surtout si le tas se monte au fur et à mesure, par apports modérés successifs. Mais un compost démarrant fin octobre peut facilement travailler tout l'hiver, en étant aéré précautionneusement (ni trop pour ne pas refroidir le tas, ni trop peu au risque de l'asphyxier). En période de fraicheur, remuer au brass'compost une fois tous les dix jours.

Voici l'exemple d'un tas bien tenu qui a supporté les -10°C pendant plusieurs jours (la température était restée à 5°C à l'intérieur du compost) alors même que le compost avait fini sa phase thermophile. D'abord, le silo a été enlevé, laissant le tas en place.

On s'aperçoit déjà qu'il ne se défait pas et qu'il tient tout seul. C'est déjà un très bon signe après presque 3 mois et demi :

En regardant sur les côtés, on s'aperçoit mieux de l'état d'avancement du compost. Si le devant est un peu sec, il ne laisse pas deviner comment s'est comporté le tas. J'ai profité du besoin de retourner la matière pour la phase de maturation et du déménagement du silo vers son nouvel emplacement pour observer le compost sous tous ses angles :


Recherche de la faune : vers de terre, mille pattes, collemboles.

Test d'humidité : le test de la poignée est satisfaisant, pas d'écoulement de jus, et la motte reste bien formée.

Après retournement progressif (de haut en bas pour mélanger les horizons, et d'avant vers l'arrière du tas), voici à quoi ressemble la matière au sein du tas :

L'aspect noir, très décomposé, laisse entendre que le processus s'est bien déroulé pendant les 3 premiers mois. Seule la dernière couche récemment ajoutée n'a pas encore été dégradée. Le compost n'émet aucune mauvaise odeur, et commence à sentir la terre forestière. Ce sera chose faite dans 3 mois, grâce au retournement/mélange du tas dans son nouvel emplacement :